Le jardin et le verger demandent une attention particulière pour maintenir des arbres fruitiers en bonne santé tout au long de l'année. Face aux nombreuses maladies qui peuvent les affecter, des solutions bio et naturelles existent. Ces méthodes de jardinage respectueuses de l'environnement permettent d'agir efficacement, sans utiliser de produits chimiques. Voici des conseils pratiques et des actions concrètes pour traiter naturellement les principales maladies qui touchent vos arbres fruitiers et préserver ainsi l'équilibre de votre verger. Des liens vous permettront d'acheter facilement le traitement pour arbre fruitier adapté à votre besoin directement sur notre site.
Il existe 3 grandes familles de maladies chez les fruitiers :
Les maladies fongiques : aussi appelées maladies cryptogamiques, ce sont des infections causées par des champignons microscopiques. Elles peuvent être contrôlées par des mesures préventives, telles que l'élagage régulier, le contrôle de l'humidité, et l'utilisation de traitements fongicides. Quelques exemples : tavelure (tâches noires), moniliose, cloque et oïdium.
Les maladies bactériennes : ce sont des infections causées par des bactéries microscopiques qui pénètrent dans l'arbre, généralement par des blessures. Quelques exemples : chancres (zones mortes) sur les branches, taches sur les feuilles et fruits, écoulements gommeux, flétrissement des fleurs, pourriture des fruits.
Les maladies physiologiques : ce sont des troubles non parasitaires (sans pathogène) causés par des conditions environnementales défavorables ou des déséquilibres nutritifs. Quelques exemples : carences en minéraux, coups de soleil, gel, stress hydrique.
1. LES MALADIES FONGIQUES
La tavelure
La maladie du poirier
La tavelure est une maladie fongique courante. La tavelure survient généralement par temps humide et doux. Les spores du champignon hivernent dans les feuilles tombées et les débris végétaux au sol. Au printemps, elles se dispersent dans l'air et infectent les nouvelles pousses. Les pluies printanières favorisent la propagation de la maladie, surtout lorsque l'humidité est élevée.
Arbres touchés : pommier, poirier.
Symptômes : taches noires ou brunes sur les feuilles, les fruits et parfois les jeunes pousses. Les fruits peuvent se fissurer, se déformer et tomber prématurément.
Cause : champignons (Venturia inaequalis pour le pommier et Venturia pirina pour le poirier).
Prévention et traitement de la tavelure
Ramasser et éliminer les feuilles tombées à l'automne pour réduire le nombre de spores qui passeront l'hiver.
Éviter de mouiller le feuillage lors de l'arrosage pour limiter le développement du champignon.
Appliquer un traitement fongicide à base de soufre ou du sulfate de cuivre bouillie bordelaise, notamment au printemps, pour protéger les jeunes pousses.
En préventif : pulvériser de la décoction de prêle au débourrement et avant la floraison. Riche en silice, la prêle a des propriétés anti-fongiques et stimulantes.
En curatif : pulvériser de la décoction d'ail sur le feuillage (recette : broyer 4-5 gousses d'ail et faites macérer dans 1L d'eau pendant 24h).
La moniliose est une maladie fongique également connue sous le nom de "pourriture des fruits" ou "pourriture brune" en raison de l'apparence qu'elle donne aux fruits infectés. La moniliose se développe principalement par temps humide et doux, notamment au printemps et à l'automne.
Le champignon hiverne dans les fruits momifiés et les chancres sur les rameaux. Au printemps, les spores sont libérées et se propagent par le vent, la pluie ou les insectes. Les spores infectent les fruits en formation et les blessures sur les arbres, notamment les fentes causées par le gel, la ou la taille.
L'oïdium est une maladie fongique qui affecte de nombreux arbres fruitiers ainsi que diverses plantes potagères et ornementales. L'oïdium est aussi appelé "maladie du blanc" ou "pourriture blanche" en raison de l'aspect poudreux blanc ou grisâtre qu'il forme sur les parties affectées de la plante. Contrairement à d'autres maladies fongiques, l'oïdium ne nécessite pas d'eau libre pour se propager. Une humidité ambiante élevée et des périodes de rosée favorisent sa croissance.
Symptômes : feutrage blanc poudreux sur les feuilles, les bourgeons et parfois les fruits.
Cause : champignons (Erysiphaceae).
Prévention et traitement de l'oïdium
Tailler les arbres pour améliorer la circulation de l'air et la pénétration de la lumière à travers le feuillage.
Arroser uniquement au pied.
Ramasser et éliminer les feuilles tombées au sol qui peuvent contenir des spores du champignon.
Éviter les excès d'engrais azotés qui rendent les plantes plus vulnérables à l'oïdium.
Les pulvérisations d'un traitement au soufre sont couramment utilisées en préventif comme en curatif. Elles doivent être effectuées par temps sec, car le soufre est moins efficace sous la pluie.
Des solutions à base de bicarbonate de soude peuvent aider à limiter sa propagation (recette : 1 cuillère à soupe de bicarbonate de soude et 1 cuillère à café de savon noir pour 1 litre d'eau).
La cloque du pêcher est une maladie fongique qui affecte principalement les pêchers au printemps. Elle se manifeste par des boursouflures et des déformations caractéristiques des feuilles qui prennent une coloration rouge à rose avant de se dessécher et de tomber. Les conditions fraîches et humides du printemps favorisent son développement, particulièrement lorsque les températures oscillent entre 10 et 20°C. Cette maladie peut gravement impacter la production fruitière car elle affaiblit l'arbre en perturbant la photosynthèse. Sans traitement, la maladie devient récurrente d'une année sur l'autre et peut compromettre significativement la santé et la productivité de l'arbre à long terme.
Arbres touchés : pêcher, nectarinier.
Symptômes : feuilles déformées, cloquées et colorées en rouge.
Cause : champignon (Taphrina deformans).
Prévention et traitement cloque du pêcher
En préventif :
Appliquer de la bouillie bordelaise à 1% dès la chute des feuilles en automne. Renouvelez le traitement à la fin de l'hiver, avant le débourrement.
Pulvériser une décoction de prêle sur l'ensemble de l'arbre au début du printemps.
Badigeonner le tronc et les branches avec de l'argile kaolinite en hiver.
Renforcer la résistance de l'arbuste avec du purin d'ortie dilué à 10%.
En curatif :
Retirer immédiatement toutes les feuilles atteintes dès l'apparition des premiers symptômes.
Pulvériser une solution de bicarbonate de soude (1 cuillère à soupe par litre d'eau) sur le feuillage.
Appliquer une décoction d'ail concentrée sur l'ensemble du feuillage.
La rouille est une maladie fongique qui affecte certains arbres fruitiers mais aussi des plantes ornementales. Les premiers signes se manifestent par l'apparition de petites taches jaunes ou orangées à la surface supérieure des feuilles. Avec le temps, ces taches s'étendent et forment des pustules poudreuses orange, brune ou rougeâtre sur la face inférieure. Ces pustules contiennent des spores fongiques qui se propagent par le vent. Le cycle de vie de la rouille dépend souvent de la présence d'un hôte secondaire (comme le genévrier pour la rouille grillagée du poirier).
Arbres touchés : pommier, poirier, prunier.
Symptômes : taches orangées ou brunes sur les feuilles, parfois accompagnées de déformations.
Cause : champignons (Gymnosporangium spp.).
Prévention et traitement de la rouille
En préventif :
Retirer ou éloigner les hôtes secondaires du jardin (par exemple, les genévriers et cyprès) pour interrompre le cycle de la maladie.
Ramasser et éliminer les feuilles tombées et les débris végétaux autour des arbres, car ils peuvent contenir des spores.
Pulvériser une décoction de prêle au début du printemps (100g/litre, faire bouillir 30 minutes).
Appliquer du purin de fougère dilué à 10% sur le feuillage toutes les 3 semaines.
En curatif :
Retirer immédiatement les feuilles présentant des pustules orangées.
Pulvériser une solution de bicarbonate de soude (1 cuillère à soupe par litre d'eau).
Appliquer une décoction d'ail concentrée sur tout le feuillage.
Utiliser une solution de purin de consoude dilué à 20%.
Le feu bactérien est infection très grave qui affecte principalement les arbres fruitiers à pépins, notamment les pommiers, poiriers et cognassiers. Elle se caractérise par un brunissement rapide des fleurs, des feuilles et des jeunes pousses qui semblent avoir été brûlées, d'où son nom. Les rameaux infectés se recourbent en forme de crosse et un exsudat bactérien peut s'écouler par temps humide. La progression de la maladie est très rapide et peut entraîner la mort de l'arbre en quelques semaines si aucune action n'est entreprise. Le feu bactérien est particulièrement redoutable car il n'existe aucun traitement curatif efficace ; la prévention et la taille des parties atteintes sont les seuls moyens de lutte. En France, cette maladie est considérée comme un organisme nuisible de quarantaine, ce qui implique une déclaration obligatoire auprès des services de protection des végétaux.
Arbres touchés : pommier, poirier, cognassier.
Symptômes : flétrissement des fleurs, feuilles noircissant et prenant l'aspect de brûlures, branches sèches.
Cause : bactérie (Erwinia amylovora).
Prévention et traitement du feu bactérien
Inspectez régulièrement les arbres au printemps. Repérez les fleurs noircies dès leur apparition. Surveillez les jeunes pousses qui se dessèchent. Observez la présence d'exsudat bactérien. Contrôlez particulièrement après les orages. Identifiez les rameaux en forme de crosse.
Coupez les parties malades 30 cm sous la zone atteinte.
Brûlez immédiatement tous les déchets de taille.
Désinfectez les outils entre chaque coupe.
Scellez les plaies de taille avec du mastic.
Évitez toute intervention par temps humide.
Le chancre
La maladie du figuier
Le chancre bactérien se caractérise par des lésions sur l'écorce, les branches ou le tronc, qui peuvent se développer en crevasses ou fissures. La bactérie pénètre dans l'arbre par des blessures (causées par la taille, les insectes, le gel ou la grêle). Cette maladie affaiblit la plante et peut entraîner la mort de certaines branches, voire de l'arbre entier si l'infection se propage.
Symptômes : lésions crevassées sur l'écorce, exsudation de gomme (gommose) sur le tronc et les branches.
Cause : bactéries (Pseudomonas syringae).
Prévention et traitement du chancre
Eviter les blessures, désinfecter les outils de taille et favoriser une bonne aération de l'arbre.
Tailler les chancres en coupant plusieurs centimètres en dessous de la zone infectée, si cela est possible sans trop affaiblir l'arbre, puis protéger avec un mastic cicatrisant.
Brûler les parties atteintes pour éviter la propagation.
Appliquer des traitements à base de cuivre (bouillie bordelaise) après la taille pour réduire les risques d'infection.
3. LES TROUBLES PHYSIOLOGIQUES
La carence en fer (chlorose)
La maladie des agrumes
La carence en fer, également appelée chlorose ferrique, est un trouble fréquent chez les fruitiers qui se manifeste par un jaunissement des feuilles, affectant la photosynthèse et, par conséquent, la santé et la productivité de l'arbuste. Cette carence se produit lorsque l'arbre ne peut pas absorber suffisamment de fer, un élément essentiel pour la production de chlorophylle.
Symptômes : jaunissement et chute des feuilles, fruits plus petits et faible production.
Cause : pH élevé du sol, excès d'eau et mauvais drainage.
Prévention et traitement de la chlorose
Améliorer l'acidité du sol avec des amendements acides (sulfate de fer, compost de feuilles de chêne ou aiguilles de pin). Les sols calcaires ou alcalins (pH supérieur à 7) rendent le fer insoluble, donc non assimilable par les racines.
Faire un apport en fer chélaté, sous forme de granulés ou de pulvérisation foliaire.
Éviter les excès d'eau autour des racines et améliorer le drainage.
La nécrose apicale
La nécrose apicale chez les arbres fruitiers est un trouble qui affecte certains fruits, notamment ceux à noyaux et les tomates. Elle se manifeste par une dégradation localisée des tissus du fruit, souvent liés à un manque de calcium ou à des conditions environnementales stressantes.
Arbres touchés : cerisier, abricotier, pêcher et tomates.
Symptômes : taches noires ou brunâtres sur le fruit. La chair autour de la nécrose devient dure et sèche, parfois fibreuse.
Cause : carence en calcium, stress hydrique.
Prévention et traitement de la nécrose apicale
Appliquer des amendements riches en calcium, comme le gypse ou le nitrate de calcium, autour des racines.
Maintenir une humidité du sol constante pour faciliter l'absorption des nutriments, en particulier pendant la période de croissance des fruits.
Éviter l'excès d'azote (des niveaux élevés d'azote favorisent une croissance rapide, mais peuvent réduire l'absorption de calcium par les fruits).